[dropcap]A[/dropcap]près les déboires de FaceApp et son filtre vieillissant, c’est au tour d’une nouvelle application de défriser les chroniques ! Mesdames et monsieur, nous vous présentons Zao : une application chinoise pour faire du deepfake.
Le deepfake vous connaissez ? Allons, allons ! Révisions nos bases :). Le deepfake, hyper-trucage pour les francophones, est une technique de synthèse d’images basée sur l’intelligence artificielle. En somme, elle sert à superposer automatiquement des images (comme un visage) sur d’autres images ou vidéos. Un peu effrayant, mais que voulez-vous ? C’est le progrès technologique et la mode des IA.
Alors qu’il y a quelques semaines, il fallait avoir quelques rudiments en programmation pour faire du PIV (deepfake), ce n’est plus désormais le cas ! Lancée sur Apple Store vendredi dernier, l’application Zao est immédiatement devenue virale, au point de faire tomber en panne les serveurs de l’entreprise, rapporte Reuters. Cette application permet d’insérer le visage de l’utilisateur dans la séquence vidéo de son choix : extraits de séries, films, clips vidéo… En un claquement de doigts le tour est joué.
In case you haven’t heard, #ZAO is a Chinese app which completely blew up since Friday. Best application of ‘Deepfake’-style AI facial replacement I’ve ever seen.
Here’s an example of me as DiCaprio (generated in under 8 secs from that one photo in the thumbnail) 🤯 pic.twitter.com/1RpnJJ3wgT
— Allan Xia (@AllanXia) September 1, 2019
Here’s for Asian representation in Hollywood 😂 #ZAO #AI #Deepfake pic.twitter.com/qrSs3VajfL
— Allan Xia (@AllanXia) September 1, 2019
Ce succès rapide et vertigineux et bien sûr dû aux réseaux sociaux ! Des centaines d’utilisateurs n’ont pas hésité à tester cette application pour rejoindre Rose sur le Titanic ou arborer les traits de Jon Snow. Mais c’est les conditions d’utilisation de l’application qui ont suscité le brouhaha ! Lors de son lancement, les ToS (Terms of Service) de Zao précisaient que l’application disposait des « droits gratuits, irrévocables et permanents » sur l’intégralité des contenus générés via son logiciel. Ainsi, l’entreprise pouvait utiliser à sa guise les vidéos, sans en informer les utilisateurs. علمتلو الصلاة سبقني للحصيرة
Face à cette polémique, l’entreprise Momo a rapidement modifié ses ToS . Elle a aussi publié un communiqué sur le réseau social chinois Weibo: « Nous comprenons l’inquiétude [des internautes] à propos du respect de la vie privée. Nous avons pris connaissance des commentaires et réglerons les problèmes que nous n’avons pas pris en compte », rapporte Bloomberg. Zao affirme que les séquences des utilisateurs ne serviront qu’à améliorer son logiciel et ce, avec l’autorisation de ces derniers.
Enfin, si on leur fait assez confiance après tout ça … Affaire à suivre.